Le 16ème Rassemblement Méditerranéen et le 5ème Rassemblement de l'Europe du Sud de l’Amitié Internationale Scoute et Guide se sont tenus en octobre 2018 à Athènes. Sous le titre "Méditerranée, L’Odyssée d’une mer", nous avons été informés du grave problème de pollution qui affecte notre mer et avons réfléchi à ce que chacun pourrait faire quotidiennement pour mettre fin, ou tout au moins réduire les risques qui menacent la Méditerranée d'une destruction totale. La pollution, certes, mais on ne peut s’empêcher de penser à ces milliers d’hommes, de femmes, d’enfants venus de lointains pays d’Asie, d’Afrique qui se sont noyés en tâchant de rejoindre l’Europe espérant y trouver une vie meilleure. Mais on ne peut s’empêcher de rapprocher « Méditerranée, l’Odyssée de la mer » à l’opération « Mare Nostrum ».

L'Italie est l'une des portes d'entrées principales de l'immigration clandestine sur le continent européen. Les naufrages survenus en octobre 2013, coûtant la vie à de nombreux migrants, ont provoque une profonde émotion en Italie et une opération militaro-humanitaire destinée à la fois à secourir les immigrants naufragés et à dissuader les passeurs a été lancée. « Mare Nostrum ». Le nombre de migrants repêchés par les marins italiens est considérable : plus de 100 000 en moins d'un an. Pour des raisons variées, dont financières, l'opération prendra fin le premier novembre 2014. L’Opération Triton, moins ambitieuse a succédé à « Mare Nostrum ».
Cet arrêt a été critiqué, notamment par le HCR et Amnesty International qui ont dénoncé la mort probable de nombreux migrants naufragés après l'arrêt de l'opération.

Cette crise des réfugiés, cet énorme problème de notre époque, a fait l’objet de l’exposé d’une initiative prise par le MASCI italien, l'Amitié Nationale Scoute et Guide d’Italie.

Et nos amis italiens nous ont parlé de l’Appel qu’ils ont conçu à destination du Parlement européen.

Ils déclarent : « Nous nous rendons compte que pour une migration réglementée et sûre ayant le bien commun comme objectif final, les choix politiques sont décisifs, nous adressons donc l’Appel suivant au Parlement européen. »

1. réformer au plus vite le règlement de Dublin et créer un système d'asile européen commun et solidaire entre tous les pays membres;
2. reconsidérer le pacte sur les migrations ou "migration compact " pour partager la solidarité avec ces personnes, en évitant de créer des zones tampons pour contenir les migrants, de véritables formes de nouvel apartheid;
3. soutenir plus vigoureusement les programmes et les initiatives d'intégration de la société civile dans toute l'Europe;
4. agir avec de meilleures opérations transnationales pour arrêter les trafiquants d'êtres humains;
5. fournir de meilleurs canaux réguliers pour les différentes formes de migration, des raisons de travail aux réunifications familiales;
6. multiplier les attentions pour les droits des mineurs non accompagnés en renforçant le rôle de la famille, non seulement en Europe, mais aussi dans les pays de transit et d'origine;
7. investir dans les jeunes pour promouvoir l'inclusion interculturelle, sociale et économique;
8. Protéger les droits des minorités de migrants contre les formes de xénophobie et de racisme.

Les participants de l’Europe du Sud au 16ème Rassemblement Méditerranéen et le 5ème Rassemblement de l'Europe du Sud de l’Amitié Internationale Scoute et Guide se sont ralliés à cet Appel qui leur est apparu de la plus haute importance. Ils sont donc disponibles dans leurs pays respectifs pour collaborer avec les institutions et avec les différentes réalités territoriales afin de faire de ce moment historique difficile un moment utile pour la croissance civile et humaine de chaque communauté.

En particulier : soutenir l'accueil et l'intégration des mineurs (en particulier des mineurs non accompagnés) et des réfugiés adultes; développer des activités en faveur de l'interculture, de l'éducation à la citoyenneté mondiale et de la non-violence; accompagner l'intégration des jeunes étudiants migrants dans le monde de l'éducation et du travail; soutenir la coopération avec les communautés d'origine des migrants afin de faciliter les parcours éducatifs et de formation, l'accès au travail, la protection de l'environnement et les communautés locales.

Et le 8 octobre 2019, une soixantaine de représentants de l’AISG venant d’Allemagne, de Belgique, de Chypre, d’Espagne, de France, d’Italie et du Portugal, avec à leur tête le Président du Comité mondial, Mathius Lukwago d’Ouganda, ont été reçus par Madame Patrizia Toia, député européen pour l’Italie et d’autres membres de l’Institution. Le Président du Parlement européen, Monsieur Sassoli, a délivré son message à la télévision.

Quelques ONG ont aussi pris la parole dans une table ronde menée par un journaliste italien, dont le Président du Comité mondial de l’AISG. Il avait préparé un discours (en PJ) mais il a répondu de façon très intéressante au journaliste : « L’immigration ne peut pas être éliminée car l’instinct de conservation de l’homme le pousse à aller où les conditions de vie sont meilleures. Les propositions de l’Appel sont centrales pour résoudre les problèmes liés à l’immigration. Elles en appellent aux pays européens d’adopter nouvelle approche qui permettrait de rendre l’immigration plus inclusive et plus accueillante. On ne peut pas conduire une politique d’immigration en construisant des murs, en bloquant les migrants. Il a appelé à bannir la xénophobie.
Il espère que le Parlement européen et les pays européens continueront à soutenir les immigrants qui arrivent en Europe, mais il engage aussi les pays européens à soutenir les pays d’où les immigrants viennent en travaillant avec les organisations de la société civile pour que l’éducation et la formation à des techniques feraient que moins de personnes voudraient quitter leur pays. Bien sûr la situation est beaucoup plus délicate lorsqu’il s’agit des pays en guerre ».

Il a aussi été dit :
« Le Parlement a besoin des expériences de terrain des ONG. » « La Convention de Dublin, signée en 1990 par 11 états se voulait un premier pas vers une harmonisation de la politique d’asile des Etats membres ; elle a été revue à plusieurs reprises, mais s’est trouvée être un fiasco ; En 2019, un mini-sommet à Malte a trouvé un accord pour répartir de nouveaux migrants au sein de l’union européenne. » « Cet Appel est très important et il doit être diffusé très largement ». 

Madame Mairead McGuinness, Vice-Présidente du Parlement européen, est venue s’adresser aux participants.
Elle a dit qu’il faut essayer, par tous les moyens, que les gens restent chez eux.
Elle a reçu l’Appel de l’AISG avec beaucoup d’intérêt et a apprécié que les membres de l’AISG s’emparent de ce problème.
L’un et l’autre, à la suite de cette rencontre, s’est accordé pour dire qu’il ne faut pas en rester là.